Janvier 2024

7 janvier 2024 0 Par nath

Mes meilleurs vœux à tous pour cette nouvelle année.

Que 2024 soit synonyme de santé, de réussite et de moments précieux partagés.

C’est le 1er jour d’une nouvelle année et la fin de mes si réconfortantes vacances en Métropole. C’est donc le jour d’un nouveau départ pour Mayotte. J’ai fait le choix de laisser Cookie entre de bonnes mains pour la période estivale (merci à Lionel et Patricia) qui vont prendre soin de doudou pendant 4 mois. De mon côté, on ne va pas se mentir, j’appréhende cette période. Partagée entre la liberté de vaquer à des occupations impossibles jusque-là et le manque évident de mon compagnon de tous les jours, je prends donc la route pour Lyon, accompagnée par les 2 femmes de ma vie, Pepette et Maman.

Je démarre l’année avec une infection urinaire. Malgré le petit traitement acheté en pharmacie, le voyage s’annonce être sportif, car j’ai du mal à tenir plus d’une 1/2 heure sans aller aux toilettes. Ce qui devait arriver, arriva. 40 minutes après le départ, j’ai une envie furieuse ! Pepette fait tout ce qu’elle peut mais l’aire d’autoroute se fait désirer. J’ai beau me précipiter (je vous passe les détails), je ressors trempée jusqu’aux genoux, sans le moindre change évidemment, puisque toutes mes affaires d’hiver sont restées à Echirolles. Le voyage commence donc comme prévu !

Arrivées à l’aéroport de Lyon St Exupéry ( 20 minutes plus tard) ! une nouvelle envie pressante ! Je sors de la voiture en urgence, en laissant mes accompagnatrices s’occuper de mes bagages ! Je m’en sors bien pour cette fois, mais le reste du voyage m’inquiète un peu !

Il est l’heure ! Maman et Sarah doivent reprendre la route ! les minutes de parking gratuit sont comptées!

Je me dirige vers l’enregistrement. J’ai conscience que le poids de mes bagages pourrait poser problème car le poids autorisé pour mon bagage en soute diffère selon la compagnie aérienne : 32 kg sur Air Austral, 23 kg sur Air France ! J’ai 26 kg !

Pas manqué !

  • votre bagage est trop lourd ! madame ! il va falloir transvaser quelques kilos dans votre bagage cabine !
  • Si vous voulez, mais je suis déjà au max (12kg) pour mon bagage cabine !

Elle a décidé qu’il fallait transvaser ! alors transvasons ! il y en a quand même qui doivent sacrément se faire chier dans la vie, pour n’avoir cesse de pourrir celle des autres! Quoi qu’il en soit j’avais décidé que ça passerait quitte à remplir ma polaire et à passer pour une femme enceinte ! Quelques transvasements ont bien heureusement contenté la dame ! Cela ne changeait pas grand chose ! mais elle était contente !

Pas d’encombre lors des contrôles, un vol tranquille jusqu’à Paris ! et pas non plus de pause pipi catastrophe ! je gère 🙂

Arrivée à CDG comme prévu vers 16h45, mon vol pour Mayotte est programmé à 19h45. Je suis large. Je récupère mes bagages, traverse l’aéroport du terminal F au terminal B, enregistre à nouveau mes bagages et arrive à l’embarquement à 18h30 ! il n’en fallait pas moins!

10h de vol vers Dzaoudzi ! Je suis fatiguée rien que d’y penser. Je m’endors rapidement et pose mes lunettes de vue dans la pochette du siège de devant. A mon réveil, plus de lunettes ! J’ai cru un instant qu’elles avaient du tomber par terre. J’ai cherché partout, demandé à toutes les personnes à proximité, informé l’équipage, les femmes de ménages à l’atterrissage. J’ai même attendu que l’avion soit entièrement vide pour vérifier les moindres recoins. J’ai appelé les objets trouvés l’après-midi même ! rien ! Comme je doute que mes lunettes soient passées par la fenêtre en plein vol, je considère qu’elles m’ont été volées pendant mon sommeil. Quelle galère !

Je suis à Dzaoudzi. Je prends un taxi jusqu’à la barge. Tout est différent de mon arrivée en septembre. Je connais les lieux. Une fois sur la barge, j’envoie un message à Cyril, qui est resté à Mayotte pour les fêtes. Il vient me chercher au « camion rouge ». Il fait chaud, humide, comme prévu. J’arrive à la maison, prends une douche (heureusement que j’ai de l’eau compte tenu de mes péripéties de la veille) et repars au rectorat. Heureusement qu’Hélène est là, le rectorat est complètement désert en dehors du service informatique qui semble faire du présentiel.

Avant mon départ, je leur avais laissé mon PC pour reformatage en précisant bien que je rentrais le 2 janvier et qu’il fallait qu’il soit opérationnel. Je me présente comme une fleur, confiante ! le 2 janvier !

Je vous le donne en mille !

Ils l’ont perdu ! la mauvaise blague ! Le gars, tout gentil soit-il me dit :

  • Je sais que mon collègue s’en est occupé mais je ne sais pas où il l’a mis :

1er sentiment !

Pourquoi cela ne m’étonne-t-il pas ?

Après quelques minutes de recherche, en vain !

  • Je vous propose d’aller dans votre bureau, je vais le chercher et je vous l’amène quand je l’ai trouvé !

2ème sentiment :

Alors mec ! Je t’explique ! J’ai très mal dormi, on vient de me piquer mes lunettes, j’ai trop chaud et Doudou n’est pas là ! alors bouges toi !

Mais bien élevée et civilisée, je lui réponds calmement avec le sourire :

  • Ce que je vous propose moi, c’est de vous laisser mon numéro de téléphone et que vous m’appeliez quand vous aurez trouver mon PC!

et je tourne les talons ! Je rentre vers 11h, dors un peu et il m’appelle vers 12h15. Alléluiaaaa ! il a trouvé mon pc avant que je ne prenne un vol retour !

13h30 : Je retourne au rectorat et récupère mon PC. Plus aucun favori, ni mot de passe enregistrés. Le paramétrage Mahorais ne correspond pas à mes attentes ! Etonnant :). Je passe 1h30 à rétablir le tout et je me rends compte qu’il reste 7 minutes d’autonomie à la batterie. Ha ben oui ! Il ne m’a pas rendu le chargeur ! Je retourne le voir et sans surprise ! il ne sait pas non plus où est le chargeur.

Inlassablement, il me propose de retourner dans mon bureau en attendant qu’il en trouve un, ce à quoi je réponds :

  • vous avez toujours le numéro que je vous ai laissé ce matin !? alors on va faire pareil, hein ! vous m’appellerez quand vous aurez trouvé le chargeur !

Je rentre donc à nouveau chez moi vers 15h et heureusement ! car il ne l’avait toujours pas trouvé le lendemain matin !

Il est temps de s’occuper de mes lunettes. Après 2h30 de communications téléphoniques avec la MGEN, Point Vision à Grenoble, je récupère mon ordonnance du 20/07/2020. Pas de bol, elle n’est valable que 3 ans ! perdu ! (et là, je résume!)

En fin de journée, toujours sans solution, je pars donc chez l’opticien. Une chance que j’ai la carte de certification de fabrication de mes dernières lunettes avec mes corrections, dans mon portefeuille. J’en ai pour 10 jours. A présent, je suis handicapée visuellement et ma vessie ne me laisse toujours pas tranquille. Il est urgent de trouver une téléconsultation afin d’enrailler l’infection.

18h30 : Je suis enfin rentrée, mes lunettes sont commandées et mon frigo garni. Petite sucrine de la Métropole bien de chez nous (1.29 euros ou lieu de 6.5 euros). Le goût est beaucoup moins amer lol.

Je vais pour faire la vaisselle ! plus d’eau ! Il ne me manque que ça pour finir de me demander ce que je fous là ! Je n’ai évidemment fait aucune réserve et ne sais pas non plus combien de temps cela va durer.

3/01/2024 : Je trouve enfin une téléconsultation et suis mise sous antibiotiques !

Cette deuxième journée s’annonce mieux que la première ! il est toutefois compliqué de faire pire ! Je sens que les 4 mois à venir vont être très très longs. Doudou me manque!

04/01/2024 : Les choses rentrent dans l’ordre, je reprends mes marques. L’antibiotique à l’air efficace. Je n’ai toujours pas d’eau par contre et ce jusqu’à la fin de journée. 48h sans eau, sans préavis ! j’adore ! J’aime autant vous dire qu’à la seconde où je me suis rendue compte que j’avais à nouveau de l’eau au robinet :

  • j’ai pris une douche, fais une machine à laver, fais la vaisselle et fais un max de réserves (environ 120l) avant que ça ne leur reprenne !

et heureusement car cela n’aura duré que 24h ! J’avoue que j’ai beaucoup de mal avec ces coupures d’eau car je ne comprends pas leur utilité. Tout le monde fait des stocks de peur d’en manquer et au final, on consomme au moins autant que si on avait eu de l’eau normalement, sans se pourrir la vie, remplir la chasse manuellement et à se laver à l’eau froide…..

06/01/2024 : Double plongée en perspective : au Lagon Maoré dans le sud de Mayotte, avec Cyril et Guillaume…. voir la vidéo dans l’onglet « plongées à Mayotte »

09/01/2024 : L’année promet d’être riche en évènement ! Aujourd’hui j’ai rendez-vous chez l’orthoptiste. C’est le seul rendez-vous que j’ai trouvé, en urgence, pour refaire un examen de vue, avoir une ordonnance et refaire faire mes lunettes. J’ai rendez-vous à 14h30 (c’est pas comme si je travaillais à cette heure là !). Les seules informations dont je dispose, sont que j’ai rendez-vous au cabinet AVICENNE, à côté du conseil général, à Mamoudzou ! La secrétaire n’a pas eu l’air de comprendre je n »étais pas dans les secrets des moindres recoins de la ville et a considéré ces informations suffisaient à me permettre d’honorer le rendez-vous. C’est pas très grand Mamoudzou, mais je prends quand même une marge de 30 min alors que je suis supposée en avoir pour 5 min en voiture. Je tourne, je monte, je descends….. me retrouve chez le gynécologue…. repars remonte, redescends. Je ne sais pas comment vous décrire le stress qui m’envahit à l’approche de 14h30, alors que je n’ai toujours pas trouvé le cabinet en question.

14h32 !

J’arrive enfin ! Je donne mon nom et m’installe dans la salle d’attente ! Vue mon arrivée tardive, mon tour ne se fait pas attendre !

La dame très sympathique au demeurant, m’informe qu’ils ne font pas le tiers payant et que je vais devoir payer 20 euros, pour la part mutualiste. Ok ! pas de problème (comme si j’avais le choix ! de toutes façons !). L’examen se passe. En même temps, elle me demande le certificat d’authenticité de mes dernières lunettes pour connaître mes corrections et si j’ai remarqué un changement de vue, de près ou de loin. Elle ne peut pas être loin de la vérité en m’informant que ma vue de loin n’as pas changé et que celle de près a quelque peu baissé (je viens de le lui dire). Bon ok, j’arrête le mauvais esprit. Je pense que la conclusion de ma petite histoire ne m’incite pas à la bienveillance. La consultation touche à sa fin :

  • 20 euros s’il vous plaît, madame !
  • Oui, par carte bancaire s’il vous plaît !
  • Ha mais on ne prend pas la carte ! que des espèces !
  • Ok, mais y’aurait-il encore fallu me prévenir ! Comment peut-on faire ? Je n’ai aucun liquide sur moi !
  • Il y a la poste à 10 min à pieds ! (je rappelle pour la petite histoire que nous sommes en plein été, que le taux d’humidité est à son maximum (enfin j’espère !!!))

Me voilà donc partie (en voiture !) j’ai mes limites !

Ici, tout est en sens unique. Cela veut dire que 5 min peuvent facilement en devenir 20 ! surtout lorsque l’on tombe sur un mariage !!! Un mariage, un mardi après-midi en plein mois de janvier ! j’aurais tout vu.

J’arrive au cabinet avec mes 20 euros. Il n’est que 15h10 ! Les papiers (ordonnance et facture pour la mutuelle) sont près. J’allais quitter les lieux au moment où je me rends compte que la facture indique que Mme GARCIA Nathalie a bien réglé la somme de 8.70 euros part mutuelle, de l’acte orthoptique du 9/01/2024. Sincèrement surprise, j’interpelle l’orthoptiste en lui indiquant l’erreur commise, puisque je viens d’en payer 20.

  • Ne vous inquiétez pas ! me dit-il t-elle tout sourire ! C’est un arrangement entre la sécurité sociale et la mutuelle, mais il n’y pas d’erreur.
  • Ha si madame, je vous confirme qu’il y a bien une erreur puisque je viens de vous donner 20 euros et non 8.70 euros. Donc soit vous me faites une facture indiquant le montant payé (20 euros), soit je paye le montant indiqué sur votre facture, soit 8.70 euros !

Je vous passe les détails, car le petit désaccord aura duré près d’un 1/4 d’heure, jusqu’à ce que j’obtienne satisfaction. Je lui ai tout de même demandé :

  • mais, expliquez moi mieux que ça . Il s’agit de dépassements d’honoraires?
  • non non, mais ne cherchez pas, madame, je vous fais payer 8.70 euros et votre facture correspond.

Elle revient quelques secondes plus tard avec 10.30 euros de monnaie.

Comment vous dire ? qu’il manque 1 euro !

Moralité ! j’espère que les corrections indiquées sur l’ordonnance sont plus précises que ses calculs !

Des pépites ces mahorais ! des pépites !

15/04/2024 : J’espère que ce début d’année, n’annonce pas la couleur 2024 ! Après être rentrée avec une cystite, m’être fait voler mes lunettes de vue et avoir été seule au monde pendant 15 jours ! le tout en accusant l’absence de mon doudou ….. ! me voilà patraque !

Je suis extrêmement fatiguée, j’ai de la fièvre, je transpire du visage et en même temps j’ai froid. Il fait 30°C dans l’appartement et je cherche désespérément une couverture pour me réchauffer. Heureusement, il y a le plaid, à doudou !

Bref 2 jours sympas ! qui débouchent sur un test COVID en pharmacie (17/02/2024)

  • bonjour madame, je ne suis pas très en forme, pourriez-vous me faire une test COVID.
  • Vous entrez dans ma pharmacie pour faire un test COVID et vous ne portez pas de masque ?
  • d’une part, je n’en ai pas, et d’autre part, vous ne m’avez pas encore dit que j’avais le COVID si ?

Y’a de l’ambiance ! Elle me fait passer derrière l’officine (à l’extérieur), me fait quand même amener une chaise et me fait patienter. Quand elle revient quelques minutes plus tard avec son bâtonnet, elle me le fourre dans le nez avec une distance telle, qu’il ne risquait pas de lui arriver quelque chose. Elle aurait eu une rallonge qu’elle l’aurait prise !

Il est vrai qu’il n’a pas fallu très longtemps pour qu’elle revienne :

  • ben voilà, c’est positif ! D’où l’importance de mettre un masque ! Restez là je vais vous faire une attestation !

Y’a pas à dire, y’a des moments compliqués !

3 jours d’arrêts de travail durant lesquels j’ai passé mon temps à dormir, qui m’auront valu un jour de carence, alors que l’on m’impose de m’isoler. J’aime beaucoup !

La bonne nouvelle, c’est qu’ils assouplissent les restrictions d’eau et que je suis supposée de plus avoir de coupure. Je vais attendre de voir, car on n’est pas à l’abris que le gugus se trompe de vanne !

22/01/2024 : C’est le début de la révolution, un camp de réfugiés (Africains) s’est progressivement installé au stade de CAVANI, un village à 5 min de chez moi. Les mahorais(es) décident de se révolter et bloquent les ronds points stratégiques de l’île (avec des arbres, des pneus, des panneaux…) et des Bouénis. Les Bouénis sont les femmes mahoraires, aussi hautes que larges, dont la spécialité est de s’allonger par terre et d’attendre. Elles font ça partout. Au marché, dans les salles d’attente, et vraisemblablement maintenant dans les ronds points pour bloquer le passage des automobilistes.

Aux Bouénis, s’ajoutent les voyous qui profitent de la moindre occasion pour violenter, attaquer, dépouiller les passants. Autant vous dire que je me confine donc à la maison en attendant que tout ce petit monde se soit calmé ! Inch’allah !

Je fais donc boulot, dodo ! Quelques courses de temps à autres, en calculant les heures de sorties pour éviter les grenades, lacrymo et autres joujous à la mode. Que du bonheur !

Le mois de janvier se termine donc dans une folle ambiance, mais la cerise sur le gâteau reste à venir !

30/01/2024 : Côté boulot, ce n’est pas folichon. Depuis mon arrivée, je suis supposée être en charge du contrôle de gestion, mais mon recrutement avait certainement davantage vocation à mettre un nom sur cette fonction. Ca fait bien ! Contrôleur de gestion de l’Académie de Mayotte ! Dis comme ça, même moi je me sens importante !

Dans la réalité, le secrétaire général qui part à la retraite en juin 2024 (de vous à moi, il est grand temps!), ne veut surtout pas faire de vague et ne se lasse pas de me dire : « Mollo » le contrôle de gestion madame GARCIA!

Autant vous dire, que dans ce cadre, tout est fait pour rien ne le soit ! et que je me sens d’une inutilité rare ! Comme je le dis avec humour ! heureusement que la paie est là pour me rappeler pourquoi je m’inflige un tel traitement (même si clairement cela ne suffira pas dans le temps).

Le contexte vous étant donné……. je vous raconte la pépite de la semaine.

Ce matin là, alors que j’étais sagement assise à mon bureau à faire semblant d’être afférée à des missions de toute importance, le SG (secrétaire général), entre dans mon bureau. J’ai été très surprise, car déjà, je ne pensais pas qu’il savait où j’étais entassée dans les bâtiments du rectorat.

L’effet Kiss Cool de sa visite, fut quand qu’il m’en annonça l’objet :

  • Madame GARCIA, je ne pense pas souvent à vous, mais là ! vous allez peut-être nous être finalement utile !

Je ne vous raconte pas ce que j’ai pensé (je vous laisse apprécier, vous qui me connaissez), mais simplement ce que je lui ai répondu !

  • Monsieur le secrétaire général, que puis-je faire pour vous ?
  • J’ai besoin de la liste des personnels du rectorat ! J’ai plusieurs fichiers qui m’ont été communiqués et il n’y en a pas un qui vaut quelque chose ! Les chefs de pôle (ses bras droits) sont perdus et le directeur des systèmes d’information me donne une liste de 600 personnes dont certains sont décédés. La liste la plus fiable est elle de M. LE-BERRE, coordinateur de paie du rectorat, et je veux que vous partiez ce cette liste ! et je la veux pour ce soir.

J’ai tenté d’ouvrir la bouche mais il me l’a aussitôt faite refermée ! Madame GARCIA, jusqu’au 1er septembre c’est moi qui commande et vous allez faire comme je vous dis !

Je vous laisse deviner dans que état intérieur je me trouvais à ce moment-là !

1/ je n’ai aucun accès aux logiciels RH qui me semble-t-il devraient recenser l’ensemble de nos personnels et de leurs affectations.

2/ j’ai une formation dans 10 minutes, que je me vois dans l’obligation d’annuler

3/ j’ai la confirmation que mon sentiment d’inutilité n’est pas un mythe !

4/ le manque de considération me heurte considérablement !

et je suis dans l’incapacité totale de répondre avec fiabilité dans les délais impartis.

2h après la première commande, il repointe le bout de son nez dans l’encart de la porte !

  • Mme GARCIA ! au tableau de M. LE-BERRE, vous ajouterez 2 colonnes. La ville et la commune d’habitation des personnels !

et il referme la porte !

Mais je les trouve où ???? moi ! ces informations ???!

Je prends le parti de tirer le maximum des formations des tableaux qui m’ont été communiqués et me colle à la mission avec le professionnalisme qui me caractérise. Après avoir passé la journée à faire des rechercheV, de tableaux Excel en tableau Excel, je renvoie le tableau à sa secrétaire, en précisant que je ne sais pas où habitent les gens et que je suggère qu’elle se mette en lien avec les services RH pour être en mesure de compléter les cellules manquantes.

Le lendemain matin, j’ai une réponse du secrétaire général dans ma boîte mail :

Mme GARCIA, votre tableau est un gruyère, j’ai demandé un travail de professionnel…. je veux que ce tableau soit complété ! au trot ! (Le « au trot » n’était pas tout à fait formulé comme ça, mais le manque de considération et de reconnaissance du travail effectué était sans appel).

Alors que j’étais en train de lire le mail reçu à Alissa et lui dire qu’il y allait du grabuge au rectorat de Mayotte, je reçois un appel de mon chef (N+1).

  • Bonjour Nathalie, ça va ?
  • Bonjour Antoine, NON ! CA NE VA PAS DU TOUT !
  • Je vais de voir le mail du SG, tu veux bien venir dans mon bureau, pour qu’on en parle ?
  • Oui Antoine, j’arrive ! ça va me faire le plus grand bien !

Arrivée dans le bureau d’Antoine, je ferme la porte.

  • Quel manque de respect ! non mais je rêve ! depuis quand je suis payée pour établir des listes de personnels qu’on devrait avoir dans un SIRH ? et depuis quand le SG en personne se déplace pour m’attribuer un boulot qui n’est pas le mien sans que mon N+1 soit au courant ?!
  • Je suis d’accord avec toi Nathalie, je ne comprends pas pourquoi c’est à toi qu’il a demandé ça et pourquoi il ne m’en a pas parlé. Je vais lui en parler car de plus, je suis très content de ton travail et il ne peut pas t’attaquer sur ton professionnalisme, ce n’est pas juste!

Je vous passe les détails de la conversation qui a duré encore quelques minutes durant lesquelles j’étais excédée. Alors que j’étais en train d’expliquer à Antoine, que c’était très bien qu’on ait pu en parler, parce que si j’avais croisé le SG, je n’étais pas sûre de pouvoir me contenir, le SG rentre dans le bureau.

  • Ha ! vous êtes là ! je suis très très très en colère !

J’ai senti Antoine assez mal à l’aise car sûrement très conscient que je n’étais pas du tout redescendue !

  • ça tombe bien ! on est 2 ! lui dis-je !
  • Houlà, dit le SG à Antoine : Je la trouve bien agressive !

Alors là ! il a appuyé sur le bouton ! il ne fallait pas !

  • c’est peut-être parce « qu’elle » n’apprécie pas du tout votre façon de lui parler ?!
  • ça fait 5 ans que je demande un liste des personnels ? y’a pas moyen d’en avoir une fiable !
  • et donc ? c’est Nathalie GARCIA ? contrôleur de gestion depuis 4 mois, qui ne connaît pas personnels et qui n’a pas accès aux systèmes d’information dédiés, qui doit faire le boulot en 8h ? j’espère que c’est une blague ?

Il est ressortit en moonwalk, en grommelant je ne sais quoi ! j’étais furieuse !

Le lendemain, il déambule dans le couloirs ! distribution de galettes des rois ! il soigne sa popularité !